Le discours d'Elizabeth Loftus sur les "false memories" est édifiant, pas si surprenant, et nous montrent que le film Inception est de la science fiction dans le sens où la difficulté qui y est exprimée pour modifier un comportement en implantant un faux souvenir n'est pas si complexe.
Ces éléments renvoient à un étonnement que j'ai toujours eu au fil de mes missions de conseil auprès de différentes entreprises. Revenant quelques années après une mission souvent significative (car transformation lourde), avec son lot de crispations, pleures, tensions,... les personnes que j'y retrouve disposent systématiquement d'un souvenir positif de ce moment.
Voir la video de son TED à Edinburgh en 2013 pour voir de quoi il s'agit.
Les gens n'oublient pas. Ils se souviennent précisément de quelque chose qui ne s'est pas passé (ainsi).
Que les personnes aillent de l'avant et ne ruminent pas durant des années et des années les mauvais côté de leur boulot est normal. Le fait de faire références à des moments de conflits (mais pas du tout dépeints ainsi) comme des exemples pour l'avenir et le prochain projet est autre chose.
J'y ai trouvé la conviction que la communication interne bien menée a cette vertu de transformer les événements de la vie de l'entreprise en histoire glorieuse, avec un soft power tout en doigté par rapport aux grosses Bertha de la propagande nationaliste du XXème. Je n'ai pas été nourri entre mes deux missions par cette communication, par les éléments de langage mis dans la bouche de tous les collaborateurs progressivement, étage par étage de l'organisation de l'entreprise. J'en garde finalement peut être la mémoire la plus fidèle.
C'est peut être ça la valeur de "l'intimité avec son client" si chère aux avant-ventes.
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