L'actualité est riche de contradiction, illustrant à merveille nos vieux dictons, dont le célèbre "le malheure des uns fait le bonheur des autres". Je parle là des voitures. D'un côté la mairie de Paris se félicite de la réduction de l'utilisation de la voiture en Ile de France en titrant sur le déclin de la voiture. De l'autre les politiques français s'embourbent dans de veines tentatives de sauvegarde de l'emploi des constructeurs automobiles, réduisant leur effectifs avec une violence proportionnelle à la chute de leurs ventes : vertigineuse.
Cet article publié sur le blog dédié au vélib est exemplaire : marketing béat s'appuyant sur des chiffres dont l'interprétation me laisse sougeur. Il met en opposition ce moyen génial de locomotion mis à disposition des piétons parisiens avec la voiture, objet du passé et à l'origine de nombreux problèmes.
Contrairement au sous titre de l'article, la voiture est d'autant plus un symbole de liberté que je n'en n'ai pas et dois utiliser les transports en commun. Je peux faire plein de choses avec, dont attendre 30 - 40 minutes mon RER le soir si j'ai le malheure de terminer le boulot après 20h, consulter plus souvent le site ratp que celui de ma banque pour savoir quand passe le bus, m'astreindre à la pensée tétris pour mes valises quand je vais voir la belle famille en train (ha oui, il faut que je prenne aussi un billet pour le chat),...
Or je rêve d'une voiture électrique avec une autonomie suffisante pour aller voir ma famille située à plus de 200 km de chez moi le week-end. Ce rêve me revient avec insistance à chaque fois que le vrombissement des 2 roues motorisés, issu des années les plus noires de la mécanique, me sort de toute sieste post 1h30-de-transport-avec-changements-pour-parcourir-9-km-à-vol-d'oiseau.
Plus sérieusement, il est facile de désigner un ennemi pour promouvoir ses panneaux publicitaires (car velib, c'est ça aussi, un peu plus de panneaux publicitaires dans la ville : Decaux peut exploiter 1280 panneaux publicitaires de 2m² et 348 panneaux de 8m²). Mais le problème est-il "la voiture" ou "les voiture qui polluent et font du bruit en arrivant toutes en même temps au même endroit" ?
La hausse du pétrole aurait dû être encouragée par les politique, et non dénoncée par les démagogues, afin de supporter une nouvelle filière d'approvisionnement de l'énergie pour nos moyens de locomotion.
Le vélib est très bien quand on est un adolescent, ou un adulte avec une vie d'adolescent. Mais je ne me vois pas emmener ma femme à la maternité comme ça (je le fais encore pour le chat chez le véto). C'est un maigre lot de compensation qui permet de pallier avec mes jambes les prix exorbitants des logements à Paris ou les carrences ou abérations des transports en commun... du moins pas en temps de pluie (pas de bol pour cette année).
La voiture électrique (ou autre énergie durable) est une bonne solution. Le velib aussi. L'un n'est pas meilleur que l'autre.
Commentaires